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A la recherche des Etrusques...
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Les canopes : pulvis es pulvis eris..

Les canopes : pulvis es pulvis eris..

Les canopes : pulvis es pulvis eris..

Au VIIè et VIè s.av.JC., les pratiques funéraires d'incinération perdurent en Etrurie du nord tandis que celles d'inhumation sont déjà répandues dans le sud.

Les canopes étrusques ont une ressemblance morphologique avec ceux des Egyptiens mais ils ne contenaient pas de viscères, seulement des cendres.

Le couvercle de l'urne cinéraire assimilé à une tête et la panse qui peut devenir un corps, vont faire revivre le défunt dont l'intégrité physique a été détruite par la crémation.

Un territoire particulier va pousser à l'extrême la personnification des urnes déjà entamée au villanovien : c'est celui de CHIUSI avec ses canopes* anthropomorphiques.

Ci-contre, pour ce canope de Chiusi, le couvercle est remplacé par une tête masculine, l'urne porte encore ses anses mais l'ensemble repose sur un trône à base circulaire, indicateur (en général) du rang élevé du défunt. Ce sera le cas jusqu'au dernier quart du VIIè s.

Un canope du VIIè s.av.J.C, moins élaboré que le précédent, rudimentaire et très primitif qui montre une volonté de personnification du défunt: une tête et un tronc...

Canope du VIIè s.av.J.C au Musée Archéologique de Florence.

Canope du VIIè s.av.J.C au Musée Archéologique de Florence.

Canope féminin.(VIè s.av.J.C.) Musée Archéologique National. Florence.

Canope féminin.(VIè s.av.J.C.) Musée Archéologique National. Florence.

Ici les bras de la défunte surgissent à travers les anses. Les oreilles percées portaient des boucles disparues.

Ci-dessous, ce canope masculin avec anses n'a pas de bras mais une tête avec une chevelure figurée par de fortes incisions parallèles avec frange sur le front. Des yeux en amande avec sourcils et pupilles creusées sont largement ouverts. Le menton est puissant.

Sur les épaules du vase, quatre figurines debout : des pleureuses qui s'arrachent les cheveux et poussent des lamentations suivant le rituel funéraire étrusque traditionnel.

Le tout repose sur un trône ou plutôt un siège à haut dossier. Notez les gros boutons dans la partie inférieure qui imitent les boulons des sièges en métal.

Canope masculin (VIIè s.av.J.C) provenant de Cetona (nécropole de Bologne) Musée Archéol. Florence.

Canope masculin (VIIè s.av.J.C) provenant de Cetona (nécropole de Bologne) Musée Archéol. Florence.

Canope féminin (VIIè s.av.J.C. H ;50cm) Musée Archéol. de Florence. Provenant de Castiglione del Lago.
Canope féminin (VIIè s.av.J.C. H ;50cm) Musée Archéol. de Florence. Provenant de Castiglione del Lago.

Voici encore ci-dessus deux canopes. intéressants du VIIè s.av.J.C.:

Sur le couvercle de l'urne Paolozzi, le mort est entouré de ses proches et de têtes de griffon.

Le canope féminin en impasto gris-brun présente une tête globulaire, un peu comprimée, le crâne est lisse, les oreilles, tronconiques à section circulaire sont percées (elles portaient des anneaux d'or...).

Le visage n'est pas très expressif. Le corps ovoïde montre deux seins. Les saillies des bras indiquent peut-être l'intention de l'artisan d'échapper à la forme des anses.

Ces quelques exemples permettent déjà d'appréhender une évolution des canopes dans l'immense production originale et très singulière de Chiusi.

Une évolution plastique dans la recherche de plus en plus patente de rendre les traits individuels des défunts mais aussi une évolution idéologique dans la volonté d'animer physiquement son image tout en la solennisant dans une attitude hiératique.

Ces canopes du VIIè s.av.J.C. étaient placés dans des tombes individuelles "a ziro", c'est-à-dire constituées d'une jarre en terre cuite insérée dans un puits creusé dans le sol et refermé par une dalle en pierre. On y trouve parfois aussi une partie ou la totalité du mobilier funéraire. On verra encore des canopes au VIè s. dans des tombes "a camera" creusées dans la roche.

En fait, cette pratique durera jusqu'à l'apparition de l'inhumation.