Traces de travaux hydrauliques sur le reste du territoire étrusque (2)

Travaux hydrauliques signalés par l'ingénieur français J. Bonnin (1973)

Les Etrusques ont bien été des maîtres en hydraulique.

    Ils savaient gérer et économiser l'eau, qu'elle vienne du ciel, de leurs fleuves et rivières, de leurs lacs. Ils ont creusé des puits, construit des citernes, des thermes, établi de longues dérivations, rectifié des niveaux en creusant des tunnels de dimensions impressionnantes et mis en valeur les zones marécageuses en les drainant, en les assainissant par des canaux de décantation.

    Puisque notre prospection a commencé au nord (Spina et Marzabotto-Kainua), descendons vers le sud et vers la zone côtière pour signaler quelques unes de leurs autres réalisations.

PEROUSE 

      A l'est, vers le haut Tibre, à Pérouse, les touristes connaissent bien le puits étrusque de la Piazza di Danti.

Pérouse (en Ombrie)

Le POZZO ETRUSCO

Le puits de la Piazza di Danti devant l'entrée du Palazzo Sorbello

      Il faut passer par d'impressionnants souterrains pour découvrir les substructures de ce puits d'exception d'une profondeur de 37 m et de 5,6 m de diamètre.

Il est daté du IIIè s. av. J.C. et alimentait l'antique cité de PERUGIA sous forme de citerne collectant  les eaux de plusieurs sources. 

Ce qu'on découvre sous la grille du puits...

           Un peu plus à l'ouest, en Toscane, le val di Chiana (affluent du Tibre) avec les galeries en labyrinthe de la cité de Chiusi (CLEVSI étrusque) à 400 m d'altitude.

CHIUSI

   Cette autre importante cité de la ligue étrusque occupée du VIIIè au IVè s.av. J.C., outre les nombreuses tombes des nécropoles environnantes  présente un intérêt très spécifique que l'on découvre aujourd'hui à partir du musée de la Cathédrale (Duomo) par un escalier qui nous mène à un surprenant labyrinthe de curieuses galeries souterraines (les cuniculi) en réseau.

. 

Escalier d'accès aux galeries sous le Duomo (phot. de Gilberto Maltinti)

   A 25 m de profondeur, ces galeries creusées dans le tuf sont visitables sur une centaine de mètres.

Cuniculi (H : 2 m, l : 1, 3 ou 5 m) Phot. de Gilberto Maltinti.

     D'une façon générale, l'eau de pluies alimentait des galeries qui menaient l'eau vers des réservoirs souterrains toujours disponibles pour les habitants (puits) ou l'arrosage des champs : Ingénieuse façon de récupérer et donc d'économiser les précieuses eaux de pluies.

Ici, les galeries menaient à une imposante citerne...

Principe général en hydraulique étrusque : Un système ingénieux de récupération d'eaux fluviales...

    En parcourant les galeries de ce labyrinthe, on découvre ici, à Chiusi, un ingénieux système de bassins et de puits de récupération et de drainage des eaux pluviales qui convergeaient vers une vaste citerne; celle-ci montre un espace comportant deux nefs creusées dans la roche aux parois rendues imperméables par un enduit et couvert de deux voûtes en blocs de tuf soutenues par un pilier central d'où partent deux ouvertures de puits. L'ensemble daté des VIè et Vè s. av. J.C. a été remanié au Ier s. av. J.C, à l'époque romaine donc.

La citerne avec ses deux puits d'accès...

     Ce réseau complexe de galeries a été appelé avec complaisance par les archéologues qui l'ont découvert au début du XXè siècle  "Labyrinthe de Porsenna" (en souvenir du "roi" étrusque Lars Porsenna qui résista à la pression romaine mais fut battu-avec son fils Arruns- à la bataille d'Aricie en 507 av. J.C.). 

    D'après Pline l 'Ancien (Histoire Naturelle), à la suite de Varron, c'est là, sous la cité de Chiusi, que se trouvait le très controversé mausolée de Porsenna avec ses tours pyramidales, son sarcophage abrité dans un char en or, douze chevaux en or, veillé par une poule et 5000 poussins en or ! Peut-on le croire ? On le cherche encore... Histoire ou légende (fabulae etruscae) ? (voir notre article du 31mars 2016).

A  SUIVRE