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A la recherche des Etrusques...
A la recherche des Etrusques...
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Implantations portuaires étrusco-grecques.

Implantations portuaires étrusco-grecques.

Même si le terme de "thalassocratie" peut paraître excessif, on ne peut nier la prépondérance de la puissance maritime étrusque aux VIIème et VIème s.av.J.C.,sachant qu'elle décline nettement au Vème ( défaite d'Himère en 480 et celle de Cumes en 474) et s'achève au IVème avec la prise de Véies (en 396),date à laquelle Rome reprend la main...

Mais alors, quelles traces a-t-on de ces ports sur les côtes tyrrhénienne et adriatique ?

Il nous faut une carte pour situer les vilies et une autre pour préciser l'implantation des peuples concurrents existants...

Implantations portuaires étrusco-grecques.
Implantations portuaires étrusco-grecques.

Il faut savoir qu'il n'y avait pas de distinction entre ports de commerce et ports militaires et qu'en réalité, nous avons aujourd'hui peu de traces de ces ports (parfois ensevelis sous les villes actuelles...)

Côte tyrrhénienne:

Au nord-ouest, Pise, par exemple, était à coup sûr un centre de construction navale car il y avait là du bois et non loin des mines (pour le bronze nécessaire à la confection de certains agrès et des éperons) mais à ma connaissance, il n'y a pas de vestiges étrusques du port...

Plus au sud, Populonia, grande cité côtière face à l'île d'Elbe. On y a retrouvé des installations portuaires, des magasins, des silos et des entrepôts.

C'est la sidérurgie ( cuivre, fer et bronze de l'île d'Elbe) qui attirait les marchands grecs et orientaux. Dans les fonds marins, autour de l'île, on a trouvé des traces de navigations : morceaux d'ancre à Punto di Fetovaia et un peu plus loin, une épave de navire romain avec chargement d'amphhores...

Toujours plus au sud, à 6km de la mer, Cerveteri (Caere vetus) en relation directe avec Tarquinia et Véies avaient un débouché important grâce au port de Pyrgi et aux escales côtières d'Alsium et de Punicum.

Le site de Pyrgi aujourd'hui...( photo contestable mais on sent tout de même la mer !)

Le site de Pyrgi aujourd'hui...( photo contestable mais on sent tout de même la mer !)

Les habitants de Cerveteri, ville prospère dès le VIIème s.av.J.C., ont fourni leur propre contingent naval pour défendre l'hégémonie étrusque en mer Tyrrhénienne,

Ils ont combattu aux côté des Carthaginois contre les Phocéens (Grecs d'Ionie) qui furent obligés d'abandonner la Corse.

Cerveteri. Cratère d'Aristonothos avec bataille navale vers 650 av.J.C.)

Cerveteri. Cratère d'Aristonothos avec bataille navale vers 650 av.J.C.)

Côte adriatique :

Au VIème s.av.J.C,, en Etrurie padane (Emilie-Romagne),les ports d'Adria et de Spina, situées dans le delta du Pô sont très florissantes.

Ne pas oublier que c'est dans cette zone géographique que les partisans de l'origine orientale" des Etrusques situent leur arrivée éventuelle..

Les deux ports sont reliés entre eux par un réseau de canaux très complexe.

On y trouvait des Syracusiens, des Vénètes et des Etrusques. Mais Adria reste la plus étrusque.

Spina est une place de commerce gréco-etrusque de première importance.

Son port, relié à la mer Adriatique par un canal dérivé du Pô, reçoit des marchandises en provenance de la Grèce mais aussi de l'Afrique.

Quelques mots sur cet étonnant canal qui illustre la grande compétence étrusque en matière d'ingéniérie et d'hydraulique. Il s'agissait de relier une ville à la mer sur 15km, en régularisant et en dérivant le cours d'un fleuve ( la Sagis ). Il fallait prévoir des canaux d'accès aux deux ports d'Adria et de Spina avec forçage du courant et construction d'une digue brise-lame ! Remarquable travail...

C'est grâce aux fouilles menées de 1922 à 1935 puis en 1954 par Nereo Alfieri ( dans une zone de marais et de fange) où la photographie aérienne a fait des miracles, que l'on a retrouvé les traces des canaux et des deux cités.

Ce qui est aussi très intéressant concernant Spina, c'était non seulement le transit maritime mais encore le fait qu'elle se trouvait sur un axe commercial important à l'intérieur : elle était en effet en relation avec Marzabotto et Felsina, voie de pénétration du commerce gréco-étrusque dans toute l'italie du nord entre l'Apennin et la mer...