La plus grande partie des céramiques et poteries étrusques connues aujourd'hui provient de fouilles dans les nécropoles.
On peut en voir certaines dans les musées internationaux (parfois aussi, si l'on a la chance de pouvoir y accéder, dans leurs réserves) ou dans des ventes spécialisées.
Le grand public sait qu'elles existent grâce aux expositions, nombreuses depuis quelques décennies ou dans des revues d'art et d'archéologie. Mais les plus recherchées, les plus originales sont dans des collections privées de spécialistes ou d'amateurs fortunés.
Elles sont très prisées, parce que devenues rares et ne seront jamais montrées car elles coûtent trop cher et suscitent bien des convoitises...
D'autres, à l'occasion de scandales toujours médiatisés apparaissent soudain, le temps d'une expertise et d'une photo puis retombent dans l'anonymat, à moins qu'elles se révèlent être de superbes faux.
Enfin, un très grand nombre dort encore sous terre...( on peut rêver !).
Pour peu qu'on s'y intéresse et pour en apprécier la valeur, comprendre comment chaque pièce s'insère dans une évolution à travers les techniques et les influences autochtones ou étrangères, il faut un minimum de repères.
L'historien Jean-Claude Daumas affirme "qu'il n'est pas facile d'établir une chronologie pour l'apparition des différentes productions de poteries qui se succèdent tout en se chevauchant partiellement."
Disons qu'on distingue habituellement trois types : l'impasto, le bucchero nero et la céramique étrusque sous influence grecque; cette dernière étant plus précisément fabriquée par des artisans grecs implantés en Etrurie qui produisent des imitations de modèles grecs réalisées par des artisans étrusques ( il faut bien saisir toutes les nuances ! ).
Je propose donc ce tableau pour une première approche:
Epoques |
Productions |
Caractéristiques |
Xème au VIIème s. (villanovienne et orientalisante) |
Impasto
Impasto buccheroïde |
IXème s. urnes biconiques, vases en pâte grossière ( argile non épurée) rouge ou brune. Décoration incisée ou en relief avec lignes ou méandres, figures animales ou humaines stylisées (influence du géométrisme grec)
VIIIème s. poterie plus fine qui précède le vrai bucchero nero. |
VIIème au IVème s.
(archaïque et classique)
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Bucchero nero
Bucchero sottile
Bucchero pesante |
Céramique nationale : poterie tournée noire, lustrée sans vernis ni peinture. Vases à pâte fine (argile épurée). Grande maîtrise de cuisson diffusée dans toute la Méditerranée.
VIIème s. Vases de prestige brillants d’aspect métallique pour imiter la couleur et le poli de la coûteuse vaisselle en bronze. Complexité des formes et des décors jusqu’au baroque…
VIème s. plus gris, vaisselle commune aux parois moins fines.
IVème s. fin du bucchero. Poterie grisâtre non décorée. |
IVème au Ier s. ap.J.C.
(hellénistique) |
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Céramiques à figures noires Céramiques à figures rouges
Céramique en argile dorée ou argentée avec scènes mythologiques. |
Passons maintenant aux oeuvres pour illustrer ce tableau quelque peu rudimentaire et rébarbatif....( à suivre)