Les petits chevaux de Tarquinia (2)

La tombe du lit funèbre (Vè s.av.J.C.)

Tombe du Lit Funèbre. Tarquinia (Vè s.av.J.C.)

Tombe du Lit Funèbre.

Deux ravissantes peintures sur un fond végétal très raffiné montrent des jeunes hommes retenant leurs fringants chevaux de course pour pouvoir les attacher à un bige (toujours dans le cadre de jeux funéraires en l'honneur du défunt)... Mais je préfère rendre la parole à Massimo Pallottino qui en fait un commentaire brillant :

" La composition équilibrée et dense s'harmonise avec le dessin fluide et très pur des sujets. Le jeune homme, la tête légèrement penchée, forme avec le cheval, derrière lequel il se trouve, un tout cohérent et tendu. Les lignes verticales du corps s'harmonisent avec les lignes obliques du bras gauche et de la jambe gauche allongée pour freiner l'animal. Le cheval, maigre, nerveux et frémissant semble saisi sur le vif dans son mouvement d'inutile rebellion." ( La peinture étrusque p86 )

J'ajouterai que le jeu des jambes humaine et animale qui s'entremêlent (seconde peinture) donne une concision et une unité au groupe en action.

L'harmonie des couleurs et le style bien maîtrisé du dessin sont remarquables... C'est un enchantement ! L'artiste pourrait être un certain Polygnote ( peintre grec), auteur supposé de la décoration de la tombe du Triclinium.

On quitte lentement l'archaïsme tardif pour un art plus classique...

Tombe Francesca Giustiniani ( fin du Vè s.av.J.C.)

Tombe Giustiniani.

Ces têtes de chevaux d'un bige, sur la paroi endommagée du fond de la tombe présentent un dessin plutôt sommaire, naîf et peu inspiré (museaux épais, oeil rond, petites oreilles courtes). Pourtant le contraste des deux couleurs, rouge foncé et bleu pâle des profils est assez heureux et vivant . même si nous sommes loin du tracé précis et évolué des dessins de tombes précédentes.

La tombe des Biges (Vè s. av.J.C.)

Bien que très détériorée, voici encore une frise avec un beau cheval aux élégantes proportions...

Tombe des Biges. Tarquinia.

Cette peinture est déjà très endommagée et a été restaurée. Mais d'autres ont totalement disparu. Heureusement, nous avons d'excellents relevés de Carlo RUSPI datés de 1835 qui donnent un aperçu de leur élégance..Ils ont été fournis par le Directeur de l'Instituto Archeologico de Rome, Bernard ANDREAE. (voir Archeologia n° 216 . 1986.)

La tombe des Chars (Vè s. av.J.C.)

Entièrement reconstituée au Musée de Tarquinia, vu sa dégradation, la frise supérieure de la paroi du fond nous montre encore des jeux funéraires avec ce cheval bleu et son cavalier.

Frise de la tombe des Chars avec ce cheval bleu (voir l'esquisse d'un second cheval tracé derrière le premier...)

L'artiste fait preuve de talent pour tracer et peindre ce cavalier. L'alliance du bleu et du rouge foncé est toujours du meilleur effet ; on remarque le tracé esquissé d'un second cheval derrière le premier...C'est néanmoins un travail de qualité !

A suivre