Discoboles de la tombe des Olympiades, Tarquinia, VIè s. av. J.C. et de la tombe des Biges, Vè s.av. J.C. Tête de candélabre en bronze de Marzabotto.
Les jeux et compétitions sportives décrits sur les fresques des tombes pendant les célébrations funèbres étaient aussi présents dans les sanctuaires et dans les spectacles publics.
Comme en Grèce où sont nés les Jeux Olympiques au VIIIè s. av. J.C en l'honneur de Zeus, les sports pratiqués étaient la lutte, la course, le pugilat, le saut en longueur, les lancers de disque, de javelot, les courses de chevaux et de chars. S'y ajoutaient les exhibitions de jongleurs, d'acrobates, de danseurs avec musiciens, les représentations scéniques, le mât de cocagne, le tir à la corde.
Notons toutefois que la pratique des jeux gymniques et équestres n'a été introduite en Etrurie qu'au VIè s.av. J.C., après la bataille d'Alalia (entre les Phocéens et les alliés étrusco-puniques) et qu'elle fut imposée par l'oracle de Delphes en guise d'expiation pour le massacre des Phocéens...
Par ailleurs, ces activités sportives sont consacrées aux dieux et sont donc essentiellement d'inspiration religieuse.
Lutteurs dans la tombe du Singe et spectacle de jeux athlétiques dans la tombe des Biges
Reproduction de la tombe des Biges (mur gauche) à Tarquinia sur une toile peinte à l'huile (1901, musée des Beaux-Arts de Boston)
Au-dessus du banquet funéraire, une frise documentée sur des jeux athlétiques...
L'ambiance des jeux publics est tout de suite donnée grâce à ces illustrations de la précieuse tombe des Biges de Tarquinia qui nous offre un éventail de tous les exercices les plus couramment pratiqués : les lutteurs , les pugilistes, un jockey qui se prépare, un arbitre porteur d'un bâton recourbé (le lituus), un lanceur de javelot mais surtout des tribunes de spectateurs ( où figurent d'ailleurs des femmes, interdites d'accès en Grèce ! ).
Notons un détail amusant et savoureux : les jeunes gens (ou des esclaves) en dessous des tribunes qui se lutinent et s'adonnent à des jeux érotiques, tout excités par l'animation, les cris, la rumeur houleuse du spectacle populaire.
Dans la tombe du Singe à Chiusi, nous relevons un combat de boxe et un lanceur de javelot. Les hommes sont nus (seule une ceinture maintient leur "suspensoir"). La fresque très abîmée a été reconstituée...
Combat de boxe et lanceur de javelot dans la tombe du Singe à Chiusi (Vè s. av. J.C.)
Voici une statuette d'athlète en bronze, d'époque tardive (460-440 av. J.C.), d'influence grecque provenant de Chiusi, (Paris, BnF).
Dans la technique du saut en longueur, on utilisait des haltères, tenues dans les mains (en contrepoids) pour sauter plus loin...
Amphore célèbre pour sa décoration illustrant les jeux athlétiques. Deux boxeurs s'affrontent dans un décor floral, un aulète joue de la double flûte sous la surveillance d'un arbitre. La frise décorative supérieure est grecque mais l'ambiance reste étrusque : la musique, la végétation et la danse présentée sur le registre supérieur...
La lutte et le pugilat figuraient dans tous les spectacles accompagnés de musiciens mais les courses de chars et de chevaux étaient aussi très prisées des Etrusques...
Course de chars dans la tombe des Olympiades. Voltige d'un cheval à l'autre (desultor)... Cavalier dans la tombe du Singe à Chiusi
Course hippique sur le vase François. On aperçoit un trépied destiné au vainqueur à l'arrière-plan...
Que vient faire le chien en laisse (attaché à deux petits piquets mais qui semble marcher) figurant en arrière plan ?
On trouve à nouveau un chien courant parallèlement à un bige, motif décorant une hydrie de Caere...
La présence du chien : est-ce tout simplement un remplissage décoratif traditionnel ?
Pas de chien cette fois mais des oiseaux : pour combler les vides ? Ou pour accentuer la sensation de vitesse ?
Le motif de l'aurige sur son bige que l'on retrouve sur de nombreuses hydries (surtout dans les collections du British Museum et de la Villa Giulia à Rome) décorées par les peintres de Micali, de l'Aquilée ou de Busiris, est un thème cher à l'imaginaire aristocratique étrusque (tout comme celui du banquet, des épreuves sportives ou de la chasse). Il immortalise les grands moments de la vie des classes sociales les plus élevées.
Ce dessin-relevé de plaque en terre cuite montre trois jeunes cavaliers (princes aristocrates du palais ?) lancés au galop. Ils montent à cru et portent un bonnet pointu (à polos) et une veste courte. Ils brandissent une badine flexible. A gauche, un chaudron à deux anses (lébès) placé sur une colonne figure le prix qui sera remis au vainqueur de la course.
Les ruines du palais de Murlo ( 25 km au sud de Sienne) dans sa partie la plus ancienne, dateraient du VIIè s. av. J.C. mais la plaque originale date du VIè s. av. J.C.
Le décor à godrons et une frise à tresses perlées encadrent la scène. Notez la rangée horizontale d'étranges "briquettes" disposées en quinconce surmontant les cavaliers...(plutôt rare).
Cette plaque estampée recouvrait la structure en bois du palais princier de Murlo.
Précisons que d'une façon générale, les athlètes étaient des esclaves contrairement aux jeux grecs réservés aux classes privilégiées, aux hommes libres (aux hommes seulement, pas aux femmes...).
Remarquons que là où les Grecs voyaient dans les jeux athlétiques accomplissement personnel et compétition de haut niveau, les Etrusques pensaient surtout spectacle et divertissement pour tous...