Cette carte permet un constat : les Grecs en Italie (dont les cités sont en rouge) cernaient géographiquement les Etrusques. On ne s'étonnera donc pas de leur influence soulignée dans bien des domaines.
L'arrivée au VIIIè s. av. J.C. des premiers colons grecs sur l'île d'Ischia (Pythecusses) et à Cumes (en Campanie) marque le début de leurs relations; les motivations sont d'abord commerciales : le contrôle des sources d'approvisionnement en métaux. Peu à peu, les échanges instaurés entre élites se transforment en osmose socio-culturelle où il est difficile de distinguer les apports des uns et des autres. Il faut aussi saisir les différences du monde héllénique installé en Grande Grèce et celui des indigènes italiques préexistants : on comprendra alors la grande variété d'aspects dans les relations culturelles, artistiques et religieuses de tous les protagonistes dans l'Italie de l'époque.
Nous avons déjà eu un aperçu des relations conflictuelles étrusco-grecques quand nous avons abordé la question de l'expansion territoriale étrusque en Campanie...Celles-ci ont amplement contribué à précipiter la chute de la domination étrusque et nous n'y reviendrons pas. Ceux qui auront le courage de les retrouver liront les articles des 2 et 13 février 2018 ! :
http://arossf.over-blog.com/2018/02/l-expansion-du-monde-etrusque-en-campanie.html
Avant de reprendre notre descente vers le sud-est pour pénétrer dans un territoire qui fut conquis par les colons de la Grande Grèce, rappelons que notre étude n'est qu'un aperçu sur les relations qu'ont pu avoir les Etrusques avec les civilisations contemporaines qui les entouraient : leurs origines, leurs moeurs, leur habitat, leurs arts, leurs religions avant qu'elles ne disparaissent à leur tour, assimilées par les vagues successives de la romanisation; cependant seuls certains aspects seront traités et toutes les questions que nous nous posons ne trouveront pas de réponses dans le cadre forcément étroit de cette étude qui ne fera qu'entretenir notre curiosité sans la satisfaire.
Avant d'aller vers Tarente et Sybaris, il faut passer à Gnathia (aujourd'hui Egnazia) qui est encore une cité messapienne où fleurit au IVè s. av. J.C., une céramique iapyge mais appartenant à l'aire de Tarente...Une technique très particulière pour décorer de petits vases ou de la vaisselle (pélikès, lécythes, alabastres, skyphois), de grande renommée puisqu'exportée jusqu'en Cyrénaïque, en Egypte, imitée en Sicile, en Campanie et en Etrurie.
Oenochoé de Gnathia (330-300 av. J.C.) de la galerie Golconga à St P. de Vence
Skyphos (vase à boire) du musée du Louvre (300-290, dernière période)
Argile beige avec décor polychrome (3 couleurs : rouge, blanc, jaune) peint sur vernis noir.
On trouvera aussi des décors végétaux, des animaux, des bustes et têtes féminines, des masques de théâtre...
Cette céramique produite entre 370-360 av. J.C. avec une apogée entre 330-320, disparaîtra vers 270 av. J.C.
Aperçus de la céramique de Gnathia
Cette céramique raffinée et originale est bien représentée dans les musées de Bari, Tarente et Lecce; sa production cessera avec la romanisation...