La tombe Artiaco 104 de CUMES
La tombe à tholos est au départ d'origine gréco-mycénienne. Elle est de forme circulaire avec, ici, un toit en pierres coniques ( gros moellons de tuf).
Les fouilles existent depuis le XVIIè siècle mais ont été souvent abandonnées. Elles ont été reprises plus récemment de 1994 à 2009, surtout par le Centre Jean-Bérard.
Découvert en 1902 par Maglione dans la partie basse de la ville de Cumes, ce vaste hypogée daté du VIIIè s. av. J.C, ne pouvait appartenir qu'à une riche famille vu la variété et la qualité du mobilier funéraire (en l'occurence, il s'agirait de la gens HAII (?)
La tombe contenait en effet des importations grecques, orientales et étrusques . Les restes calcinés du défunt étaient dans un chaudron d'argent à la manière des héros grecs de l'Iliade d'Homère :
"Il mangeait et buvait comme un Grec mais il portait des vêtements et des armes étrusques, se comportait comme un prince oriental...)
Alors ce qui pose problème, vu la diversité des interprétations et l'insuffisance des fouilles encore en cours, c'est la récente révélation selon laquelle elle aurait appartenu à un chef indigène opique (les Opiques peuplaient les lieux avant l'arrivée des Grecs) et non pas à un prince grec (ou étrusque...) Cet indigène opique devait diriger un réseau d'échanges à grande échelle sur son territoire et se serait ainsi enrichi.
Par ailleurs, une récente exposition en mai 2019 à Pompéi en collaboration avec le MANN (Musée Archéologique National de Naples) montre des preuves de la somptuosité des tombes princières des grandes familles étrusques en Campanie. Elle aborde aussi la question controversée et complexe des relations et contaminations entre les élites étrusque, grecque et indigène.
Ainsi, dans un contexte tyrrhénien princier orientalisant, le défunt de la tombe Artaco 104 de Cumes occupe une place à part.
Affaire à suivre !