Dans la continuité des entreprises de sauvegarde du patrimoine chères aux pays qui s'en sont souciés parce qu'ils pouvaient se le permettre mais aussi pour des raisons de survie historique, de transmission archéologique ou tout simplement d'intérêt touristique, je voudrais souligner l'heureuse initiative et l'engagement de Natacha Lubtchansky et de son équipe de Tours s'agissant de la préservation des fresques du musée de Tarquinia depuis 2017 (collaboration franco-américano-italienne)
Une vidéo d'environ 23 mn. expose clairement le programme...
Imaginons un instant ce qu'aurait pensé le célèbre copiste italien Carlo Ruspi en voyant les moyens technologiques dont nous disposons aujourd'hui !
(Consultez les articles de ce blog des 15, 18 et 23 janvier 2019 : Copistes de fresques étrusques dans la catégorie "Sources d'inspiration" http://arossf.over-blog.com/2019/01/boberg.html
Déjà en 1985 et 86, une réflexion sur les dangers qui menacent la disparition de certaines fresques avait été ouverte par le gardien officiel de cet héritage : la Surintendance Archéologique de l'Etrurie Méridionale pour la tombe du Triclinium à Tarquinia/Corneto. Les effets de la restauration furent alors saisissants car on retrouvait la fraîcheur originelle des fresques dégradées grâce aux calques grandeur nature des copistes du XIXè siècle, entre autres Ruspi et Mariani, patiemment recueillis. Cependant, force est de constater que sur une bonne centaine de tombes découvertes, vingt-quatre ont pu être retrouvées malgré les recherches avancées de la Fondation Lerici (magnétomètre à protons, utilisé à l'époque). La déception fut grande en constatant que la tombe du Citharède, découverte en 1863, réenterrée en 1888, restait introuvable ! Les peintures de cette tombe, reproduites par Mariani restent donc le seul témoignage documentaire...
En revanche, pour la tombe du Triclinium, les dessins de Carlo Ruspi ont montré l'importance de ces relevés :
Les deux premières photos montrent la danseuse au canard de la paroi gauche de la tombe :
La première présente le travail de restauration du copiste et la seconde la fresque originale dégradée.
La dernière en couleur (danseuse en transes) avec les précieuses annotations du copiste, montre la paroi de droite.
Maintenant, regardez bien ces dessins de Carlo Ruspi en 1835 faits d'après ses relevés dans la tombe des Biges de Tarquinia : regardez- les bien car aujourd'hui les fresques originales de cette tombe n'existent plus : elles sont pratiquement illisibles !
Voir aussi Archéologia, septembre 1986 : Sauvetage des peintures étrusques.