HIVER 1823
Sur la route de Monte Romano...Le Maire de CORNETO (l'ancienne Tarquinia du Latium), Carlo Avvolta, collectionneur d'artéfacts, archéologue à ses heures, avait décidé de faire enlever les blocs de pierres d'un des tumulus qui parsemaient couramment la campagne des environs.
Ses ouvriers dégagent alors la voûte d'une hypogée du VIIè siècle et en percent le sommet... La tombe était intacte ! Avvolta passe la tête dans l'ouverture pratiquée et, les yeux à peine habitués à l'obscurité, découvre un guerrier étrusque reposant sur son lit funéraire, équipé de ses armes. Sa stupéfaction fut de courte durée car l'air extérieur pénétrant dans des lieux clos depuis des siècles entraîna en quelques instants la décomposition totale du corps du guerrier ainsi que tous les objets ensevelis avec lui !
Seuls quelques uns échappèrent à l'irrémédiable destuction : certains vases de céramique, une couronne en or posée sur une table de pierre et un grand bouclier de bronze (aujourd'hui au Musée de Berlin).
Cette histoire lamentable ne s'arrête pas là...
Avvolta aggrava son cas en distribuant à des amis des vases rescapés et en jetant les vestiges des autres ! Pis encore : à l'évacuation du matériel de la tombe, un orage éclata et les ouvriers s'enfuirent laissant les lieux ouverts au pillage des tombaroli...
Enfin le transport du diadème en or fut si négligé et si baclé que cette pièce précieuse fut presque détruite avant d'arriver à Rome.
Avvolta essaya par la suite de dessiner sa merveilleuse apparition :
Le comportement irresponsable de Carlo Avvolta lors de sa découverte fortuite peut aujourd'hui paraître navrant, lui, un édile au fait des trouvailles toujours possibles dans cette région truffée d'hypogées, n'a pas su préserver des lieux de découverte ni respecter les fondamentaux de l'Archéologie !
La tombe de ce guerrier n'a plus été localisée. Elle est retournée au néant.
Il est vrai que peu de temps après cet échec flagrant, une avalanche de découvertes a animé les "grottes de Corneto".
Pour mémoire, Jacques Heurgon nous transmet la liste non exhaustive suivante : (article dans Persée, 1973 : La découverte des Etrusques au début du XIXè siècle)
1827 La Tombe du Baron
"""""""""""""des Biges
"""""""""""""de la Mer
"""""""""""""des Inscriptions
1830 La Tombe du Triclinium
""""""""""""de la Querciola
1832 """"""""""""du Mort
""""""""""""du Typhon
1833 La Tombe Gustiniani
"""""""""""""de la Truie Noire
1836 La Tombe Regolini-Galassi à Cerveteri
Une tombe perdue, plus de dix retrouvées !