Plaques peintes "BOCCANERA" (3)

Série de plaques Boccanera du British Museum (acquises en 1889) Largeur 57cm, Hauteur 102cm

Présentation complète des plaques en terre cuite peinte "Boccanera" (560-550 av. J.C.) British Museum

  Les  5 plaques en terre cuite "Boccanera" au British Museum (depuis 1889)

Elles portent le nom de leurs découvreurs, les frères Boccanera qui les trouvèrent dans une tombe de la nécropole de la Banditaccia à Cerveteri en 1874.

  Avec la série des plaques Campana du Louvre, elle confirme donc le contexte funéraire de l'ensemble et donne ainsi l'aperçu le plus complet de l'artisanat des terres cuites peintes murales cérétaines. On a ainsi une idée de ce que pouvaient être aussi les grands décors peints des édifices publics de la cité (temples) ou des maisons de riches particuliers. 

On verra cependant que le thème traité ici est beaucoup plus explicite pour nous car mieux documenté que pour la série Campana.

     Les trois panneaux du centre se trouvaient au fond de la tombe (non localisée) et les deux sphinges gardiennes fidèles des lieux, flanquaient l'intérieur du passage.

    Une large frise joliment décorée de guillochis orne la partie supérieure de la scène et l'on retrouve le curieux soubassement de bandes verticales alternées rouge foncé et crème de la série Campana. On peut donc pensé que c'est le même atelier qui a travaillé ici...

Personnages de la frise à gauche

     On sait fort bien que les images ne "racontent" pas tout mais ici elles "montrent" des personnages et des objets qu'il est possible de décrire...

    Sur les 2 panneaux de gauche, un groupe de 3 femmes est emmené par un homme qui s'adresse à un autre lui faisant face. Les deux hommes barbus sont pieds nus mais vêtus de chitons trois-quarts sous capes et coiffés d'un couvre-chef (?) et d'un pétase (chapeau rond à larges bords de voyageur); ils portent l'un, un végétal, l'autre un bâton sur l'épaule au bout duquel on aperçoit un animal sculpté miniaturisé; ils discutent...

   La première femme, arrêtée, est vêtue d'une longue tunique rouge à larges bordures et porte une couronne à la main et une lance à la verticale; ses cheveux sont tenus par un bandeau; bras avec 3 bracelets; aux pieds, des calcei repandi (comme 3 autres femmes).

   Les 2 femmes qui la suivent sont en marche et portent des branches à grenades; la première, est vêtue d'un chiton court sur une robe longue au tissu transparent qui laisse entrevoir d'épais mollets; l'autre, jambes nues dans ses bottillons, tient son épais chiton replié sur l'avant-bras. 

  Sur la droite, 4 femmes tournées dans le même sens forment un autre cortège; leurs tenues sont très différenciées et attirent le regard : C'est vers la première à droite que les 3 autres sont tournées; celle-ci, en chiton long, au tissu épais avec 2 bandes parallèles (mais en diagonales vers le bas), porte des bracelets et semble ajuster sa ceinture...Les deux autres suivantes en chitons longs mais de couleurs et d'épaisseurs différentes, portent une cape épaisse qu'elles tiennent d'une main, par l'ourlet, de façon à couvrir leur tête (rituellement ?). Elles portent chacune un alabastre ( récipient réservé aux huiles parfumées, aux onguents précieux). 

      Enfin la dernière, en chiton foncé, courte cape et pieds nus, tient à deux mains une pyxide (contenant habituellement bijoux ou cosmétiques).

On notera les longs cheveux de toutes ces femmes...

Le peintre joue subtilement sur le rendu des différentes épaisseurs de tissus...

Cette description qui se veut détaillée permet-elle d'identifier la scène décrite avec tant de soins par le peintre ?

A SUIVRE