Nunc est bibendum ! (1)

Coupe au décor à lignes incisées, soutenue par des caryatides et au pied "en trompette" (ou conique)

Oui, il est temps de boire !...Mais dans une belle coupe, pas dans un mug ...

    Dès le VII e s. av. J.C., la céramique NOIRE de BUCCHERO s'est imposée en Etrurie. Une argile d'une grande pureté pour une vaisselle de prestige : brillant métallique des surfaces, minceur des parois, élégances des formes et riche vocabulaire décoratif.

   Après le Latium et la Campanie, c'est par bateaux, dans toute la Méditerranée que les amphores pleines de vin et les récipients en bucchero seront partout livrés, faisant la renommée et la fortune des Etrusques.

   Les premières productions partent de Caere-Cerveteri ou de Chiusi. Les formes restent d'abord simples comme à la fin du villanovien pour se diversifier ensuite et s'enrichir de décorations typiques. La surabondance de production entraînera vers la fin du VI e s. av. J.C., une dégradation de qualité (du bucchero sottile au bucchero pesante...) mais il faut sûrement nuancer...

   QUELQUES BELLES COUPES

Coupe de la tombe prestigieuse Regolini-Galassi (VII e-VIe s. av. J.C.) à Cerveteri.

Modèle très en vogue dans les milieux aristocratiques et princiers de la période orientalisante.

En opposition, ces deux modèles plus rustiques de la même époque...

Coupe/calice en impasto (argile, pas bucchero) de Cerveteri. VIIe s. av. J.C. Musée du Louvre.

En dépit de sa modestie, cette coupe constitue un document d'exception grâce à l'inscription sur sa panse :

                            melauciesmezenties   (qu'il faut lire à l'envers)                                                                       Le propriétaire se nomme donc Laucie Mezentie : serait-ce vraiment le Mézence, roi mais aussi despote et tyran de Cerveteri, connu pour sa cruauté ? (cf. Virgile, Enéide VIII 483-487)

REMARQUE :

     Si l'on veut, au passage, saisir toute l'originalité qu'a pu avoir avoir la décoration de certaines coupes, il faut se référer à l'illustration de l'ouvrage de Jules Martha sur l'Art Etrusque (1884) :

        Ces deux exemplaires en bucchero nero en donnent un aperçu :

     Une coupe à pied sur 4 supports arc-boutés (H: 16 cm, Musée de Florence. Micali.)

     Une coupe avec support conique découpé à jour (H: 18 cm)

              Ajoutons l'oénochoé et la coupe qui suivent :

   Certains détails foisonnent avec fantaisie en un art peu homogène, occupant systématiquement toute surface disponible ...Une combinaison disparate d'éléments empruntés à l'art oriental qui permet d'animer la vieille céramique nationale du bucchero nero !

A SUIVRE