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A la recherche des Etrusques...
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Les askos-canards

Les askos-canards

   Les vases en forme de canard sont les vedettes discrètes des collections d'objets d'art étrusques et même si l'on en connaît de nombreux exemplaires, ils ne cessent de susciter notre admiration.

 C'est encore grâce aux découvertes du grand collectionneur Giampietro CAMPANA en Italie (1861) puis en France (1862) grâce à l'achat de Napoléon III, que nous avons aujourd'hui tout le loisir d'en admirer dans les vitrines du musée du Louvre.

  Les premiers ateliers de céramiques à figures rouges athéniennes et tarentaises sont apparus chez les Etrusques à Falères (aujourd'hui Civita Castellana), à Chiusi et à Volterra, au Vè s. av. J.C.

  Les askos étaient surtout des vases à onguents ou à parfum, à décoration mythologique ou aux évocations raffinées du monde des femmes...

 

Petit vase askos (<gre c : outre), à figure rouge (H: 14,5cm, L: 23, Prof. 9,6). Fin IV ème s. av. J.C. ,provenant de CHIUSI ou de VOLTERRA.

 

Il s'agit ici des deux faces d'un même récipient (contenant le plus souvent de l'huile), posé sur un pied circulaire et tenu par une anse entre la tête et l'étroit versoir ou embouchoir cylindrique.

L'ensemble, presque'entièrement fermé, moulé en argile rouge, est dessiné avec'un trait noir de peinture brillante rouge à rehauts blancs sur la tête et le cou ; la panse et le poitrail de l'oiseau portent un décor de plumes : sept rangées en pointe de queue entre hachures verticales, recouvertes par six ou sept autres plumes plus larges, suivies au milieu, par un rang de spirales surmonté de grandes écailles, épousant l'arrondi de l'aile...(Décor très sophistiqué !)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le souci du peintre de Montediano, son art aussi, est d'occuper entièrement la surface décorative de son objet.

      Mais ce qui fait l'un des intérêts de ce remarquable décor est l'incroyable variété des traits qui animent surtout l'arrière-plan du corps de l'oiseau où figure l'élégante et souple nudité d'une divinité féminine ailée, vêtue cependant de sandales, de bandelettes, de lanières dont l'une est nouée en diadème (sorte de "stephanè"agrémentant une étonnante coiffure en pointe arrière); d'autres entourent les chevilles...; s'y ajoutent des  voiles enrubannés, des bijoux (boucles, colliers, bracelets), une ceinture ; sur l'une des faces cette divinité brandit dans la main gauche un alabastre par le col...Elle semble voler ou planer...et la courbe de son corps s'inscrit idéalement dans un arc de cercle : celui du fuselage volatile.

    Notez l'habileté du trait et harmonie de l'ensemble !

 

   Terminons en rappelant que cet exemplaire d'askos-canard est loin d'être unique...D'autres peintres célèbres ont fleuri à l'époque hellénistique (IIIè, IV ème, V ème s. avant J.C.) :

 

Même raffinement pour cet askos de Florence, IVè s. av. J.C. Musée Archéologique National

 

 

Les askos-canards
Les askos-canards
Volterra, Musée Guarnacci, même époque...

 

    Faut-il revenir sur le magistral agencement des plumes stylisées du volatile ? Notre oeil exercé reconnaîtra l'école de Chiusi ou de Volterra mais saurons-nous identifier le peintre qui représente ici les têtes de deux personnages mythologiques ?  Une divinité et un satyre ?  Nous serions sans doute bien en peine !     Le peintre de Florence ? Le peintre d'Hésione ou celui de Monzuno ? 

    Peu importe ! Contentons-nous d'apprécier une fois de plus l'anthropomorphisme souriant des Etrusques !

 

A BIENTÔT !