Bronzes sardes à Vulci ?

20 Novembre 2023

Sardes et Villanoviens vers le IXè. s. av. J.C.

Il n'était certainement pas courant de trouver au XIXè. s. des dépôts de petits bronzes sardes dans le mobilier funéraire villanovien d'une tombe à puits (protégée par un imposant bloc de tuf), dans les environs de la célèbre tombe de Catalupo (au S.E. de VULCI ).

Que savons-nous des relations que les Villanoviens du IXè s. av. J.C. (prédécesseurs des Etrusques) entretenaient avec les habitants de la Sardaigne ?

L'urne biconique funéraire trouvée à l'époque contenait les ossements d'un(e) adulte et d'un(e) enfant. Autour de l'urne, tout le reste avait été dispersé... Trois petits bronzes sardes avaient été préservés dont l'un, en particulier, figure aujourd'hui à la Villa Giulia à Rome, et il mérite notre attention : (enfin, après la pub !)

Statuette en bronze fondu (12,5 cm). Seconde moitié du IXè.s. av. J.C. Nécropole de Catalupo à VULCI. Musée étrusque de la Villa Giulia.

Le personnage est étonnant

Coiffé d'un chapeau conique et armé d'une sorte de haut bouclier, il en impose par le geste rituel de sa main droite dressée verticalement et largement disproportionnée, portant au poignet un objet non identifiable..

Le visage aux yeux exorbités et aux longues tresses plates est plutôt féminin mais les sandales aux semelles épaisses laissent sceptique...Un vêtement portant un ceinturon se termine en pointe dans le dos...

Etrange et rare apparition ! Sans doute un "unicum" (à dimension rituelle ?)

Ce que l'on sait

Cette statuette de bronze appartient à une production de la civilisation nuragique provenant de la moitié nord de la Sardaigne pendant la seconde moitié du IXè s. av. J.C.

Pour autant, il n'est pas facile d'avancer des hypothèses pour expliquer sa présence dans une tombe qui témoigne d'un rituel funéraire strict. Le petit bronze figure avec un nombre exceptionnel de fibules, de fusaïoles, des éléments de collier, des ornements en or, un collier de perles.

On peut donc supposer que ces objets de sphère féminine appartenaient aux défuntes comme la statuette rustique et curieuse, dans une tombe féminine de haut rang villanovien.

Constatons simplement que les relations et les échanges commerciaux existaient bel et bien à travers le bassin tyrrhénien à cette époque...

Beaucoup plus connus, les guerriers lourdement armés...(Dossier de la revue ARCHEO : civiltà nuragica in Sardegna, p36-37)