Le sarcophage du Magistrat (IVè s. av. J.C. ) Musée de Tarquinia. Phot. Robin Iversen Rönnlund, 2012
Comme nous l'avons déjà constaté, l'onomastique et l'épigraphie apportent beaucoup à la connaissance d'une civilisation disparue sans laisser de témoignages écrits de sa littérature ni de sa propre histoire.
L'organisation sociale des Etrusques reste méconnue en dépit des efforts renouvelés de la recherche archéologique contemporaine aujourd'hui internationale.
Pour autant, l'intérêt manifesté par Pietro Romanelli et Mario Torelli en 1975 pour l'épitaphe inscrite sur le sarcophage de LARIS PULENAS (Cf. Elogia Tarquiniensia) permet une approche plus fine de la magistrature étrusque.
Laris Pulenas déroule devant lui un volumen contenant une précieuse inscription :
L'inscription est lisible (neuf lignes numérotées) de droite à gauche...
Mais seul le début est traduisible...C'est fort dommage !
Notons qu'au IVè s. av. J.C. , un grec de souche pouvait s'établir en Etrurie et devenir citoyen romain de plein droit (on pense aussi au grec Démarate, père du roi étrusque Tarquin l'Ancien...).
Pour plus de précision, lire en ligne : L'épitaphe de Laris Pulenas et la tradition gentilice étrusque de Jean Hadas-Lebel, 2016.https://www.academia.edu/25388280/_L_%C3%A9pitaphe_de_Laris_Pulenas_et_la_tradition_gentilice_%C3%A9trusque_in_B._Min%C3%A9o_et_Th._Piel_%C3%A9ds_Les_Premiers_Temps_de_Rome._VIe-IIIe_si%C3%A8cle_av._J.-C._La_fabrique_dune_histoire_Presses_universitaires_de_Rennes_2016_p._13-28
Les précisions intéressantes sur ce magistrat ne permettent pas pour autant de nous informer sur un cursus honorum étrusque à l'image de celui des Romains qui ont pourtant dû s'en inspirer.
Il existe un autre sarcophage du Magistrat ( l'appellation est identique !) au Musée Grégorien étrusque du Vatican à Rome. Il vient aussi de Cerveteri, daté aussi du IVè s. av. J.C.
La tombe des Sarcophages appartenait à la riche famille APUCU.
Le défunt barbu (sans doute le fondateur), vêtu simplement d'un manteau est allongé, la tête reposant sur un large oreiller sur la droite duquel on découvre le livre de rituels (liber linteus). Il porte un précieux collier et agrippe de sa main gauche un épais cordon qui recouvre son torse, souvent présent chez les hauts dignitaires (voir le même sur le torse de Laris Pulenas) ; au doigt, un bijou en or. La main droite tient la patère à offrandes.
La cuve en bas relief (sur la face antérieure et le côté droit) illustre son voyage solennel aux Enfers accompagné de son épouse, de ses serviteurs qui portent ses insignes (le second tient son lituus un autre son siège curule), deux musiciens (luth et double flûte). Ils précèdent un char à deux chevaux.
Tous les attributs mentionnés caractérisent bien ce magistrat issu de l'élite et de l'aristocratie cérétaines.
A SUIVRE