Pause étruscothèque.

Impossible de prétendre à l'exhaustivité en ce qui concerne la bibliographie étrusque...C'est en effet un puits sans fond ! J'ai déjà présenté quelques ouvrages de base dès les premiers posts de ce blog mais il n'est pas ridicule de dire que chaque jour qui passe apporte une nouvelle récolte d'ouvrages internationaux sur la civilisation étrusque.( ci-contre, oeuvre de Carl Spitzweg vers 1850, Le rat de bibliothèque.)

Rendons un juste hommage aux pionniers de la recherche toscane depuis le XVIIème s. et citons d'abord le baron et savant écossais THOMAS DEMPSTER qui écrivit entre 1616 et 1619 :De Etruria regali libri septem, sept livres manuscrits qui ne seront publiés qu'au siècle suivant en 1723-24 ! Une somme érudite illustrée de 93 planches de documents divers, relatant les découvertes de l'époque. Ce fut le premier corpus monumental.

C'est d'ailleurs en 1728 que commencent les fouilles sur le site de Volterra dont le musée, fondé en 1750 rassemblera les découvertes, agrémentées de celles de 1739 ( tombe de la famille CECINA avec urnes funéraires.) C'est le fameux musée GUARNACCI !

        Admirable petit musée de l'abbé Guarnacci dans la ville médiévale de Volterra ( VELATHRI en étrusque) perché sur une colline qui domine la jolie vallée du Cecina, avec les restes de l'enceinte étrusque dont la porte monumentale aux têtes sculptées fascine plus d'un touriste ...

        Nous aurons d'autres occasions de revenir au contenu de ce musée. D'ailleurs, ce n'est pas GUARNACCI mais le florentin ANTON FRANCESCO GORI qui en publiera les collections entre 1737 et 1740 : Museum etruscum exhibens insignia veterum Etruscorum monumenta, dans trois gros in-folio agrémentés de 300 planches reproduisant un nombre important d'oeuvres étrusques ( mais aussi grecques et romaines par confusion...).

       C'est en ce début du XVIIIème s. que se forment d'importantes collections et que s'ouvrent de nouveaux musée. Mais le centre des principales et sérieuses études de l'Etruscheria de cette époque est créé en 1726 : c'est l'Académie étrusque de CORTONE.

Cette société avec son musée et sa bibliothèque va mener des recherches tout au long du siècle et centraliser des manifestations internationales en archéologie mais aussi en histoire. Toutes ses activités seront consignées dans 9 volumes de 1738 à 1795.et toutes les communications seront illustrées de superbes gravures au burin.

         Cette période héroïque des pionniers de l'étruscologie s'achève avec les oeuvres de l'abbé LUIGI LANZI ( 1732-1814 ).

Il a consacré toute sa vie aux différentes questions posées par l'histoire étrusque !

Il merite bien qu'on lui accorde un peu d'intérêt...C'est d'ailleurs ce qu'a fait Umberto Segré dans son livre : Luigi Lanzi e le suo opere.

             LANZI était archéologue et linguiste et a publié une somme considérable de connaissances sur l'histoire et l'art des Etrusques en les replaçant parmi les autres peuples italiques. Un ouvrage en trois volumes : Saggio di lingua etrusca e di altre antiche d'Italia ( 1789). Avec son disciple Zannoni, il a constitué une première collection étrusque à la Galerie des Offices à Florence, amorce du Musée archéologique de Florence ( fondé en 1870 ). Sa passion pour les Etrusques ne l'entraîna pas pour autant dans certains errements : il sut reconnaître l'origine grecque de vases peints trouvés dans les tombes toscanes. Les Etrusques en effet ont subi des influences hélléniques et orientales et il était encore à l'époque bien difficile de comprendre et de déceler ces influences ...Aujourd'hui nous tâtonnons encore et les abus d'interprétations restent nombreux malgré les indéniables progrès des recherches scientifiques et des technologies de pointe...Donc, Hommage à Lanzi !

Nous complèterons notre étruscothèque en survolant le XIXè s.