Traces de travaux hydrauliques étrusques (3)

Pont étrusque de la Badia sur la Fiora à VULCI

        Il faut reconnaître que ces traces sont peu visibles aujourd'hui et que les documents officiels les concernant sont pour ainsi dire inexistants ou inaccessibles.

Manifestement, l'hydraulique étrusque intéresse peu les archéologues qui se contentent d'affirmer l'excellence des techniques et des réalisations reprises par les Romains.

La carte établie par l'ingénieur hydraulicien français Jacques Bonnin  en 1973 est déjà une base de données de localisations exploitable à notre niveau mais nous la compléterons...

   Lire : http://http://dx.doi.org/10.1051/lhb/1973044

La bibliographie (ouvrages en italien) de Bonnin reste une base documentaire :  il faudra du temps pour que les traductions en français paraissent car d'autres sujets sont apparemment prioritaires. Poursuivons donc nos recherches en direction du sud de l'Etrurie.

Vers le sud...

VEIES

      Au nord de la ville, à Ponte Sodo, on découvre un réseau de tunnels et de canaux de drainage en galeries souterraines (les cuniculi).

Un de ces tunnels, creusé dans le tuf fait plus de 70 m de long. Il détournait les eaux en crues de la Valchetta pour faciliter leur distribution à des fins alimentaires ou agricoles. 

Tunnel de Ponte Sodo dans le parc de Veies.

Exemple de cuniculus autour de Véies.

  Il faut savoir, grâce entre autres aux recherches de Tommasi-Crudeli (fin du XIXè siècle) que de nombreux cuniculi irriguent encore aujourd'hui les sous- sols de la Toscane et de la campagne du Latium. Tout le bassin du Tibre et de l'Arno, les pentes des monts Albins autour du lac de Bracciano contiennent une énorme masse d'eaux souterraines qui ont été drainées par des cuniculi préservant la Maremme de la stagnation et assurant son assainissement. 

  Sur l'intérêt de ces cuniculi (et des fossi), lire :https://www.persee.fr/doc/mefr_0223-4874_1882_num_2_1_6835#

La plupart de ces étroits tunnels dégagés parfois sous 15 m de terre mesurent entre 0,70 m et 1 m de large, 1, 50 m à 2 m de hauteur. On peut imaginer facilement le travail de ceux qui les ont creusés puis entretenus au fil des siècles...

    Rappelons que le tracé des canaux d'évacuation, tout comme la détection des nappes phréatiques et le perçage des puits dépendaient des haruspices, prêtres étrusques et premiers édiles, responsables des sources sacrées.

Le Rio VICO

         Autre réalisation d'exception au nord du Latium : le Rio Vico, cours d'eau artificiel creusé dans la montagne par les Etrusques, émissaire du Lac de Vico, descendant vers le bassin collecteur du Tibre. C'est un forage de plus de 100 m dans la roche et le tuf !

Non loin de Viterbe, le lac est l'un des plus hauts d'Italie (510 m). Il a évidemment perdu en profondeur :  en gros, 48 m (au lieu de 90 ) 

Les eaux du lac captées dans ce tunnel permettaient l'irrigation et donc la bonification de toute la zone inférieure (partie nord de la vallée de Treja).

Le lac de Vico aujourd'hui, superbe réserve naturelle.

     Le fameux tunnel étrusque d'origine a été rénové au XVIè siècle par la famille Farnese et en 2001, une régulation hydroélectrique du débit d'eau a pris le relais.

Enfin, une des réalisations étrusques en matière d'écoulement des eaux usées qui perdure encore par tronçons aujourd'hui se trouve à Rome.

A SUIVRE