Voici encore une catégorie d'objets qui a totalement déserté nos intérieurs contemporains !
LES CISTES
Nous avons gardé les coffrets et les coffres mais les cistes ont disparu...
A usage féminin, pour une clientèle de haut rang, cet artisanat de luxe répondait aux demandes de l'aristocratie locale. Les femmes y rangeaient leurs bijoux (pendentifs en or, miroirs, bracelets, bagues et boucles d'oreilles...)
La ciste était un récipient cylindrique en bronze ciselé au burin, assez massif et reposant sur trois pieds.
La forme générale des cistes reste identique suivant un modèle grec mais la décoration est d'une grande variété; la poignée et les pieds animaux ouvragés constituent des oeuvres d'art étrusques à part entière alors que le corps ne fait qu'illustrer des thèmes mythologiques grecs souvent prisés des élites dès le VIè s. av. J.C.
Sur celle-ci, en partie oxydée, figurent l'enlèvement de Chrysippe, la consultation de l'oracle d'Apollon et la plus lisible : le jugement de Pâris.
Une approche plus précise de cette même ciste permet de se focaliser sur une des scènes de la cuve cylindrique :
"HORROR VACUI"
On constate que toute la surface du support cylindrique a été exploitée au maximum avec une étonnante habileté...Voilà qui exige une préparation très professionnelle du tracé liminaire de la ciselure !
Il s'agit ici d'une illustration bien connue du Jugement de Paris : faut-il en rappeler le sujet ?
Le mythe antique raconte comment les déesses en compétition, HERA, ATHENA et APHRODITE s'affrontent pour obtenir le suffrage du mortel Pâris : il doit remettre une pomme d'or à la plus belle...
APHRODITE l'emporte et lui promet en échange la plus belle des femmes : HELENE...Cet épisode crucial préfigure la Guerre de TROIE !
Entre deux larges bandeaux de frises alternées, très denses (palmettes, vagues, torsades, oves), les personnages en scène sont reconnaissables à certains de leurs attributs (c'est Héra qui est assise à droite en jolies bottines...). Notons la présence de la chouette, de divers oiseaux et palmipèdes.
Le pied griffu est surmonté d'une sorte de créature en ronde-bosse, nue, accroupie, aux ailes éployées, à belle chevelure abondante, ondoyante et écrase un crapaud posé lui-même sur une base ; à lui seul, il est une sculpture !
Ce pied de ciste est en lui-même un petit chef-d'oeuvre de toreutique qui atteint ici un sommet de sophistication, illustrant parfaitement l'excellence et le degré d'achèvement auquel atteindra l'artisanat d'époque hellénistique...
Autre pied de ciste :
Ce pied de ciste prénestine à figure de sirène ou de sphinge vue de face tire son élégance de sa composition équilibrée bipartite.
La partie supérieure : un monstre hybride à tête humaine, corps d'oiseau et pattes léonines.
La partie inférieure : une épaisse patte de lion à quatre doigts, griffes sorties.
La ligne de jonction : une sorte de chapiteau avec abaque terminée en volutes.
Pièce de la collection Antoine Vivenel, IIIè s. av. J.C. (Musée de Compiègne); catalogue de Christian Mazet, 2015.
Autre pied ouvragé en bronze :
Provenant de Valle del Sacco (VIè s. av. J.C.) et relevé dans le Catalogue de l'Exposition "ANAGNI" mai-juin 1993, Phot. S.Gatti.
Adolescent (au visage efféminé ?) nu agenouillé, pieds et mains typés, allongés. Le travail de bas-relief s'inscrit exactement dans un cadre décoré de languettes en creux.
Pied-patte d'animal à quatre doigts pourvus de petites griffes et posé sur base.
A SUIVRE