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A la recherche des Etrusques...
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L'art des situles (1)

L'art des situles (1)

     FELZNA/ Bologne nous offre aussi une autre spécialité étrusco-padane : les SITULES.

       Pour mémoire, la situle (latin situla : seau) d'une façon générale est un récipient à anse, souvent en bronze, qu'on trouve en Europe de l'âge de fer au Moyen-Age. Elle sert d'abord à puiser de l'eau, (une sorte d'hydrie) mais a été utilisée aussi par la suite dans le domaine religieux (eau lustrale) et politique (urne de vote).           

      Les situles ont été décorées d'abord en Italie du nord dans les Alpes orientales puis en Slovénie (Yougoslavie) en Autriche, entre le VIIè et le IVè s. av. J.C. donnant lieu à une importante production artistique.  

 Le plus souvent décorées de scènes illustrant la vie quotidienne de leurs utilisateurs, elles constituent de précieux documents livrant une foule de détails exploitables.

Quelques exemples de situles :

Sans doute la plus connue : la situle étrusque de la CERTOSA  (de la Chartreuse)

La situle en bronze de la Certosa  (VIè s. av. j.C., H : 32 cm)  1.photo originale mais peu lisible, 1984, anonyme .  2. photo plus claire de Nordisk famililjebok). Musée de Bologne.
La situle en bronze de la Certosa  (VIè s. av. j.C., H : 32 cm)  1.photo originale mais peu lisible, 1984, anonyme .  2. photo plus claire de Nordisk famililjebok). Musée de Bologne.

La situle en bronze de la Certosa (VIè s. av. j.C., H : 32 cm) 1.photo originale mais peu lisible, 1984, anonyme . 2. photo plus claire de Nordisk famililjebok). Musée de Bologne.

Il existe un "développé" du décor au repoussé de cette situle en tôle de bronze qui permet d'en décrire les 4 registres séparés par un gros cordon ou bourrelet.. 

  • Partie supérieure : un défilé militaire avec en tête deux cavaliers suivis de groupes de 4 ou 5 fantassins armés séparés par un motif décoratif.
  • Premier registre central : de chaque côté, une procession sacrificielle avec un homme conduisant un taureau, suivi par 3 hommes et 3 femmes portant des offrandes (corbeilles, coffret...) puis 2 hommes tenant une perche où est suspendue une situle. on trouve ensuite un homme conduisant un bélier, suivi par 3 autres et 3 femmes porteurs de vases; un homme porte encore une petite situle et un autre une épée; un chien ferme la marche...

     

Remarquons que certains hommes sont coiffés de chapeaux à larges bords ( dits "bonnets de Basile")  et d'amples manteaux à quadrillage : seraient-ils des notables, des prêtres locaux ?

  • Le second registre central : il semble s'organiser autour d'une scène montrant 2 musiciens aux "chapeaux de Basile" (dont l'un avec une sorte de flûte de Pan et l'autre, une petite harpe), assis sur un lit décoré (entre eux est suspendue une grande situle).  Ils sont entourés de 2 personnages à grands manteaux.

 

 

De chaque côté, en symétrie, une scène de chasse et une scène champêtre. 

  • Le dernier registre présente un défilé d'animaux plus ou moins fantastiques ; des cerfs, deux bêtes à langue pendante, cinq lions ailés (le dernier dévore une jambe : le lion anthropophage est déjà un motif décoratif courant au VIIè s. av. J.C.)

Cette décoration très animée, historiée, narrative, d'inspiration orientalisante., nous offre des scènes du quotidien où l'on retrouve des hommes, des femmes, en défilé militaire ou religieux, des animaux réels ou imaginaires sans oublier l'omniprésence de la nature et de la musique... 

        L'art des situles s'est étendu dans la région veneto-alpine entre le VIIè et le VIè s. av. J.C. et la situle de Certosa (réalisée au VIè ) a été trouvée dans la nécropole de Felzna où elle servait d'urne cinéraire  pour la riche tombe d'une femme de l'aristocratie locale.

        Ainsi la situle, qui n'est en réalité qu'un seau, objet domestique du quotidien, peut devenir une oeuvre d'art décorée avec raffinement et précision quand un artiste étrusque s'en saisit...Nous le constatons une fois de plus. Nous sommes bien là au coeur même de la nature de l'art étrusque qui sait réaliser de mystérieuses et surprenantes synthèses locales.

 

A suivre