Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
A la recherche des Etrusques...
A la recherche des Etrusques...
Menu
Les livres sacrés et l'etrusca disciplina.

Les livres sacrés et l'etrusca disciplina.

Les livres sacrés et l'etrusca disciplina.

Les livres sacrés.

La science religieuse des Etrusques s'appuyait sur trois séries de livres :

-les libri haruspicini qui traitaient de l'art d'examiner les "exta" ou entrailles des victimes

-les libri fulgurales contenant la doctrine de la foudre

-les libri rituales qui réunissaient un ensemble de préceptes sur la vie des états, celle des individus, le mode de fondation des villes et des temples, la constitution de l'armée, la division de l'existence du peuple en saecula. Ces livres se subdivisaient encore en libri acheruntici, correspondant aux livres des morts chez les Egyptiens et en ostentaria qui étudiaient différents prodiges apparaissant sur terre et les interprétaient.

L'ensemble de ces livres forment une doctrine vraiment très complexe : la disciplina etrusca que seuls des prètres spécialisés pouvaient connaître et mettre en pratique : les haruspices.

Cette figurine à droite représente justement un haruspice, personnage prestigieux, très respecté, souvent sollicité.

Décrivons-la. Pieds nus, tunique à manches courtes recouverte d'un lourd manteau à franges ( tebenna), fait avec la peau de la victime et fermé par une fibule. Un chapeau pointu attaché sous le menton. Une inscription verticale : "tn turce vel sveitus" ( Vel Sveitus a dédié ceci..). Cette figurine était donc une offrande votive. Elle provient d'un atelier de Volsinies ( IVè s. av. J.C.)

L'haruspice est un mot composé de haru, "entrailles" en étrusque et de spicio "je regarde" en latin. L'haruspicine est l'art des haruspices.

Miroir en bronze du Musée de Saint-Raymond. IVè s.av. J.C.

Miroir en bronze du Musée de Saint-Raymond. IVè s.av. J.C.

Ce miroir a une face polie et le revers est gravé à la pointe ou au burin.

L'haruspice serait Calchas, mythique devin grec, avec des ailes dans sa version étrusque.

Sur la table devant lui, une table avec les viscères de l'animal sacrifié. Sur le sol, une oénochoé biconique à bec.

Précisons qu'il existe de nombreuses représentations de cette scène sur d'autres miroirs mais deux restent très intéressantes parce que Proches- Orientales : l'une sur un exemplaire hittite, provenant de Boghazkoi et l'autre dans une version babylonienne...

Cette pratique de l'haruspicine semble avoir perduré jusqu'au IVè s. ap. J.C. , la religion étrusque étant peu à peu supplantée par le christianisme.

Le foie de Plaisance.

Le foie de Plaisance.

Interprétation fournie par Georges Dumézil .

Interprétation fournie par Georges Dumézil .

Ce foie de mouton en bronze trouvé à la fin du XIXè s., a été primordial pour la connaissance de la religion étrusque.

Gravé sur sa face concave de 40 cases, il est une sorte d'aide-mémoire en planisphère pour un haruspice en action.

Dans chaque case figurent un nom ou les noms de divinités. On trouve par exemple usil le soleil) et tivr (la lune). Sur cette face, on décompte 16 régions (on sait que le ciel étrusque était justement divisé en 16 régions...). Les orientales sont favorables et les occidentales défavorables.

Toute anomalie dans une de ces régions exigeait une interprétation : il fallait apaiser la divinité concernée.

Trouvé à Plaisance ( ville occupée par les Etrusques au Vè s. av. J.C.), ce foie servait à enseigner l'hépatoscopie dans les écoles d'haruspices.

Ce qui est décidément intéressant, ce sont les rapports de ce foie étrusque avec ceux des babyloniens ( en terre cuite ).

Autre correspondance frappante : le concept étrusque du foie conçu comme un microcosme identique à celui de l'hépatoscopie babylonienne.

Il semble bien qu'il y ait donc une origine commune à ces deux sciences. (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Haruspice#Notes_et_r.C3.A9f.C3.A9rences )

à suivre..