Les petits chevaux de Tarquinia (3)

12 Novembre 2015

La tombe des Inscriptions (Vè s.av.J)

Elle n'est plus visitable aujourd'hui mais elle présentait elle aussi des peintures avec des course de cavaliers.

Tombe des Inscriptions de Tarquinia (Photo de l'ouvrage Art Etrusque de G.K.Loukomski. Paris. 1930.)

Trois cavaliers qui arrivent en fin de course, les bras en l'air... Dommage, nous ne verrons plus cette fresque !

La tombe del Colle à Chiusi (Vè s. av. J.C.)

Tombe del Colle. Chiusi.Course de chars.

La tombe del Colle Casuccini était fermée au public depuis 25 ans !

Elle vient d'être réouverte en mars 2015.

On y voit une belle course de biges ( 3 biges à droite de la porte d'entrée...)

Un galop d'honneur pour un défunt !

Les cochers sont en tuniques blanches, avec les rênes passées autour du corps. Chaque paire de chevaux est en noir et rouge ( en alternance). on distingue aussi très bien un chien en laisse(?) qui semble suivre la course.. Remarquons que la sensation de vitesse vient des jambes des chevaux, tendues à l'avant et ramassées à l'arrière pour le premier char. C'est l'inverse pour le second char. .Des bandeaux noir et rouge délimitent la frise vraiment très décorative, très vivante.

Au siècle suivant, l'art de la peinture funéraire étrusque traverse une phase de décadence et l'influence grecque s'intensifie.

Dans une tombe de Tarquinia a été trouvé un sarcophage dont le coffre peint en fine pierre calcaire illustre un combat d'Amazones contre les Grecs.

Ce qui nous intéresse, c'est le quadrige des Amazones...

Quadrige de gauche du sarcophage des Amazones (IVè s. av. J.C.). Musée archéologique de Florence.

Gros plan sur un autre cheval ...

Quatre chevaux blancs puissants menés par une Amazone penchée sur l'attelage. Une autre vise un Grec avec sa lance.

Nous constatons bien ici l'évolution du dessin, au relief plastique des corps de chevaux dû au modelé des ombres en hachures et au jeu des lumières. La ligne des contours est fluide, nette, grâce aux nuances de gris. Le char est peint en rouge avec des roues jaunes (pour figurer le bronze) et le cerclage en bleu. Les chevelures ont des nuances cuivrées et le brun rouge des harnais fait écho à celui du char. Autant de nuances qui caractérisent l'évolution vers un classicisme plus raffiné que celui des tombes peintes. Il est vrai que le support, une pierre calcaire finement polie, permet cette finesse...Certains problèmes techniques on été résolus comme la perspective, les mouvements des personnages, leur disposition plus libre, le clair-obscur... Nous avons changé de siècle...Mais l'artiste qui peint ce combat célèbre de la mythologie grecque était-il vraiment étrusque ?

Nous ne quitterons pas cette petite promenade qui nous a fait découvrir toute une variété de dessins de chevaux étrusques au hasard de quelques tombes peintes sans un clin d'oeil de l'artiste Gérard Fromanger qui s'en est inspiré, tant il est vrai qu'on ne peut rester insensible au charme de cet art si spontané, si résolument vivant dans des lieux si funèbres.

A suivre.