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A la recherche des Etrusques...
A la recherche des Etrusques...
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La médecine étrusque (1)

La médecine étrusque (1)

  En décembre 2019, le professeur Eugenio Santoro curieux de retrouver les racines de sa discipline médicale, fait paraître un ouvrage en collaboration avec le Musée national Etrusque de la Villa Giulia (Rome) : Médecine et chirurgie à l'époque des Etrusques

     C'est là un bel hommage rendu à ce peuple décidément étonnant mais le contenu de cet ouvrage ne sera pas révélé dans cet article...

    D'une façon générale, les écrivains grecs et romains ont été les premiers à faire connaître le remarquable savoir-faire étrusque dans l'art médical et son degré d'expertise.

     L'archéologie a depuis contribué à démontrer que cette réputation n'était pas usurpée en découvrant dans leurs tombes et dans les ruines de leurs sanctuaires de nombreux ex-voto en terre cuite et en bronze représentant des organes internes du corps humain et plus spécifiquement, nombre d'outils chirurgicaux propres à la dentisterie (article spécifique à suivre).

     Ils avaient aussi une remarquable connaissance des propriétés médicales des plantes. Pour autant, aucun nom de médecin étrusque célèbre ne nous est parvenu !  On continue d'ailleurs de penser qu'ils se contentaient de recourir aux incantations magiques, aux sacrifices offerts aux dieux, à la consultation des haruspices ou à celle des augures pour soulager leurs maux au quotidien.

    Les témoignages retrouvés au fil des siècles vont nous détromper et le foie de Plaisance ne sera plus le seul document illustrant la connaissance médicale des Etrusques !

Ex-voto étrusques
Ex-voto étrusques
Ex-voto étrusques
Ex-voto étrusques
Ex-voto étrusques
Ex-voto étrusques
Ex-voto étrusques
Ex-voto étrusques
Ex-voto étrusques
Ex-voto étrusques
Ex-voto étrusques

Ex-voto étrusques

Les ex-voto étrusques

Trouvés dans des fosses à proximité de sanctuaires en Etrurie méridionale, dans le Latium le plus souvent à partir du IVè s. av. J. C. , ces ex-voto anatomiques sont des offandes, des dons à une divinité guérisseuse.

Par exemple, plus de mille paires d'yeux ont été découvertes dans le sanctuaire de Ponte di Nona (Latium) qui contenait en outre 8400 ex-voto anatomiques.

Ex-voto du temple du Manganello

Ex-voto en terre cuite du temple du Manganello à Cerveteri (Epoque hellénistique, Musée grégorien étrusque du Vatican)

Photo à coloration modifiée p 291 : Les Etrusques et la Méditerranée Louvre Lens, 2013)

Une tête d'enfant, une femme sur un trône avec un enfant, une main, un sein, un utérus, un pied, une amande avec organes du thorax et de l'abdomen contenant les poumons, le coeur, l'appareil digestif et les reins ; un phallus, un pied sur socle, une jambe.

Ce temple (fouillé dès 1826) est l'un des exemples les plus complets de dépôt votif très répandu en Etrurie méridionale (Latium et Campanie) entre le IVè et le IIè s. av. J.C.

 

Le phénomène des ex-voto traduit concrètement la dévotion réservée à des divinités le plus souvent féminines, aux fonctions multiples : cycles biologiques, protection des naissances, de la santé, de la fécondité humaine et animale, fertilité des champs, etc. L'intérêt ici réside dans la précision de la reproduction des parties anatomiques du corps humain...

Un ex-voto d'exception

Celui d'une statue de jeune homme (tête et torse) provenant du Latium, à Canino, près de Vulci.

Terre cuite votive de Canino (H. 68, l. 32) IIIè-IIè s. av. J.C.

      Le Dr Pierre Découflé, collectionneur de ce type de pièce anatomique l'a acquise à Rouillac (Charente) en 1960. Il a identifié 28 organes différents sur celle-ci et l'a comparée avec d'autres connues dans les musées du Louvre, de Madrid, des Thermes et de la Villa Giulia à Rome.

      Dans son Traité d'Anatomie Viscérale Archaïque, il annonce que ce n'est pas un ex-voto mais plutôt une sorte de mannequin anatomique didactique pour l'enseignement des Etrusques résultant d'une dissection consécutive à une incision... 

      Il ne sera pas suivi dans cette conclusion par les chercheurs qui rappellent le lieu de sa découverte : une fosse à proximité d'un sanctuaire où des ex-voto étaient offerts à certaines divinités en prévention des maladies. A Canino, Mirko Grmek et Danielle Gourevitch précisent que ceux-ci n'avaient qu'une fonction apotropaÏque (protectrice) et magico-religieuse (cf. leur ouvrage La médecine étrusque, Suresnes ).

Pour plus de précisions sur les ex-voto étrusques et leurs lieux de découvertes voir : Tabanelli (1960), Pensabene (1980), Steingräber (1981), Turfa (1994), Morelli (1997), Jannot (1998), Blomerus (1999) et l'Exposition de Lattes (2003).

Elle est actuellement au Musée du Louvre (depuis 2011).

A quelles divinités s'adressaient le plus souvent les offrandes étrusques dans leurs sanctuaires ?

TINIA (Zeus/Jupiter) : la tête, l'ouïe                                 MENERVA (Athéna/Minerve) ; les doigts, le toucher

TURMS (Hermès/Mercure) : les pieds                             TURAN (Aphrodite/Vénus) : les organes génitaux

LARAN (Arès/Mars) ; les hanches                                    UNI (Héra/Junon) : les yeux

 

Il existait bien entendu de nombreuses divinités locales, indigènes ou étrangères auxquelles les Etrusques "les plus religieux des hommes " rendaient hommage en pensant qu'elles pouvaient intercéder en leur faveur car la science médicale n'existait pas encore vraiment et les prêtres restaient encore les plus puissants...

La phytothérapie et les remèdes naturels étaient traditionnellement transmis et l'on n'ignorait rien du pouvoir calmant de la camomille, astringent de la myrte, désinfectant de l'ail ou de l'oignon, purgatif de huile de ricin, diurétique du fenouil, etc.  Mais cela ne nous étonne pas...

   En revanche, ce qui est plus surprenant, est l'expertise étrusque s'agissant des pathologies dentaires apparue dès la fin de l'âge du bronze...

A SUIVRE

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