Phryné, top-modèle...

La curiosité nous entraîne sur les traces de cette PHRYNE, "geisha" de l'Antiquité qui doit sa notoriété à sa sublime et fascinante beauté... Une muse pour le sculpteur grec du IVè s. av. J.C., PRAXITELE (un de ses nombreux amants) qui en fit son modèle de l'APHRODITE DE CNIDE.

Copie romaine de l'Aphrodite de Cnide (IIè s. ap. J.C) sculptée en marbre de Paros par Praxitèle en 360 av. J.C. ( H : 122cm, Paris, Musée du Louvre)

L'original en marbre (qui a disparu) était coloré de teintes vives; le peintre Nicias travaillait avec Praxitèle...

Tête variante de la statue (150 av. J.C. , Musée du Louvre) :

Vue de dos

On comprend qu'elle ait été pour beaucoup de ses admirateurs l'incarnation du désir physique sans pour autant oublier que pour les Grecs, elle fut aussi un symbole religieux : celui du rayonnement de la déesse Aphrodite très vénérée...

Elle aurait aussi inspiré le peintre grec Apelle pour son Aphrodite Anadyomène* Botticelli pour La naissance de Vénus et Giorgone pour La Vénus endormie...

* appellation éponyme d'un poème de Rimbaud qu'on se dispensera de lire !

On dénombre actuellement plus de deux cents copies de l'oeuvre de Praxitèle ...

Par exemple, cette copie du Ier s. av. J.C. de la glyptothèque de Munich (époque hellénistique)

(avec tête, bracelet, drap, hydrie )

Pline l'Ancien raconte que les habitants de COS auraient préféré une Aphrodite "vêtue" (que Praxitèle avait sculptée en même temps); c'est pourquoi la statue "nue", transférée à CNIDE (sud de l'Asie mineure) devint une attraction touristique et religieuse car la déesse Aphrodite y était vénérée...

L'attrait sensuel reste néanmoins indéniable !

COS et CNIDE (Sud-ouest de l'Asie Mineure)

Vénus de Cnide de LE PRIMATICE (1543) en bronze; H: 203 cm

Celle-ci, en bronze, est l'oeuvre de l'atelier de Le Primatice ; actuellement au Château de Fontainebleau, elle est une copie de La Vénus du Belvédère (autre copie du musée du Vatican à Rome...)

On se lassera vite si l'on doit passer en revue toutes les copies des copies, moulages et surmoulages...Citons tout de même les plus célèbres : La Vénus du Belvédère, la Vénus Colonna (toutes deux au Musée du Vatican à Rome); la Vénus de Capoue au Musée de Naples , la Vénus Genitrix, la Vénus d'Arles très documentée (toutes deux au Musée du Louvre)

Lire :

https://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9nus_d%27Arles

Copies romaines d'oeuvres de Praxitèle (les statues originales ont disparu)

Non ...La Vénus de Milo (Milos) n'est pas de Praxitèle; elle est aussi d'époque hellénistique mais plus tardive (IIè s. av. J.C.)

Lire : https://www.cairn.info/revue-archeologique-2017-1-page-65.htm

Mais revenons à PHRYNE, courtisane la plus adorée d'Athènes au IVè s. av. J.C.

Elle a fait scandale pour son impudeur et fut déférée devant un tribunal ; son avocat, l'orateur Hypéride (un de ses amants), sentant sa cause perdue, dévoila alors la tunique de la belle hétaïre et montra sa poitrine !

Fascinés par cette apparition d'une beauté sublime, divine et donc "sacrée", les juges l'acquittèrent...

Les Grecs dressèrent pour elle une colonne ornée d'une statue en or dans le sanctuaire d'Apollon à Delphes avec cette inscription : "PHRYNE, fille d'Epiclès de Thespies".

De l'art d'exhiber ses seins...