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A la recherche des Etrusques...
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Du monde des morts au monde des vivants.

Du monde des morts au monde des vivants.

La danseuse "à grands pas". Tombe des Lionnes. Tarquinia
La danseuse "à grands pas". Tombe des Lionnes. Tarquinia

Paradoxalement, c'est en redescendant dans les tombes de la nécropole de Monterozzi et en visitant celles de la Banditaccia à Cerveteri ( et bien d'autres ), que nous aurons la meilleure idée des moeurs et d'une certaine joie de vivre étrusques.

Quelques danseurs :

dans la Tombe des LIonnes à Tarquinia (VIè s.av.J.C.)

La première vue montre une jeune danseuse souriante somptueusement habillée, avec un élégant bonnet allongé de teinte orange (c'est le fameux tutulus à la mode ionienne). Elle porte des boucles d'oreille en forme de disques. Elle est vêtue d'un chiton rose orangé transparent à manches courtes, brodé de fleurettes sous un ample manteau de laine rouge foncé avec des parements bleus rabattus. Ses chaussures pointues en cuir souple rouge foncé allongent son pas alors qu'elle exécute une danse étrusque "à pas glissés" au son de la double flûte et de la cithare, dans une gestuelle des bras et des mains caractéristique de la "chironomie", c'est-à-dire un mouvement de pantomime.

Beaucoup de charme et de fraîcheur dans cette apparition aux teintes vives, au dessin spontané et précis qui confèrent à cette figure féminine une indéniable puissance décorative.

La seconde vue : au contraire de la jeune danseuse assez lourdement parée, voici deux danseurs nus que j'appellerai "le couple bondissant" ( en référence au "Basque bondissant" ! )

Le rythme n'est plus le même ! La danse est endiablée et exprime bien une folie orgiaque inspirée par Dionysos : le danseur tient une olpe et derrière lui figure contre le pilier un imposant récipient, une sorte d'oenochoe de couleur noire ( en bucchero ?) qui contient sans doute du vin.

Une danse rituelle* donc mais "musclée", trépidante, pleine de vitalité de deux partenaires qui semblent s'affronter dans un combat presque sportif ou même guerrier.

* Pallottino pense qu'il s'agirait du tripudium, une danse à trois temps (mais pas une valse !) où l'on frappait le sol du pied, trois fois...

L'homme aux boucles blondes, aux cheveux longs tressés, est entièrement nu; la femme aux cheveux noirs massés en chignon porte un chiton à manches courtes aussi transparent qu'un voile et tient une sorte de castagnette. Tous deux frappent le sol du même pied et lèvent la même jambe.

Quelle vigueur et quelle vitalité !

Danse endiablée du couple bondissant...

Danse endiablée du couple bondissant...