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Nous savons que dès le VIIIè s. av.J.C. , la Grèce exportait majoritairement ses vases en céramique attique à figures noires et rouges vers l'Etrurie centrale et méridionale où les grandes familles au pouvoir d'achat croissant étaient friandes de thèmes de décoration mythologique; par exemple cette amphore attique certainement issue de ce marché de luxe qui perdurera aux siècles suivants :
Le thème principal est celui d'Hercule luttant contre le centaure Nessos, illustré sur le registre supérieur de la panse. Mais l'on aperçoit sur les trois registres suivants de nombreuses représentations d'animaux fantastiques chers à la région de Vulci : placées au centre et s'affrontant, deux superbes sphinges suivies de grands oiseaux; le quatrième registre montre deux coqs affrontés, à la queue ébouriffée, suivis de lions et le dernier ne permet de distinguer sur cette face qu'un grand lion. Les artisans athéniens savaient donc satisfaire les goûts de leurs riches clients vulciens !
Sur le thème du centaure, nous connaissons aussi ce gardien d'un tombeau de chambre de la nécropole de Poggio Maremma, près de Vulci :
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Cet exemplaire de la statuaire étrusque en nenfro est rare (je n'en connais pas d'autres...) ; cette créature monstrueuse mi-homme, mi-cheval avait toutefois des bras accolés au torse, des mains (à gros doigts serrés), adhérentes aux larges cuisses. Une ligne sinueuse garde la trace d'une barbe. La coiffure est complexe : une rangée de boucles stylisées sur le front, deux longues tresses torsadées devaient retomber sur le dos, les épaules (et le torse ?). On peut imaginer les jambes...
Comment quitter le parc archéologique étrusque de VULCI sans parler de la mystérieuse tombe d'ISIS ? Nous ne quitterons pas pour autant les sphinx, les centaures, les griffons, les créatures fantastiques et improbables qui alimentent l'imaginaire étrusque...
Des sphinges, un centaure, des griffons... et d'autres créatures fantastiques sur ce relevé développant le motif ornemental d'un oeuf d'autruche d'origine phénicienne exposé par le British Museum qui a hérité une bonne partie du mobilier de la tombe dite d'ISIS. Nous en reparlerons plus précisément dans un article complémentaire.
Parlons tout d'abord de ce que nous savons de cette tombe d'Isis.
La tombe d'ISIS dans la nécropole de la Polledrara à Vulci.
C'est encore une découverte de Lucien Bonaparte en 1839 sur les terres de la Polledrara, nécropole de Vulci. Il s'agit d'une grande tombe à trois chambres qu'on ne situe plus exactement aujourd'hui. Les artéfacts trouvés permettent une datation du VIè s.av.J.C. (625-550). Le mobilier comprenait un grand nombre de vases en céramique prestigieux, des poteries courantes mais aussi des objets d'origine égyptienne.
La veuve de Lucien en 1844 en a revendu une partie à Emil Braun, archéologue membre de l'institut allemand de Rome auquel le British Museum les a rachetés; c'est donc dans ce musée que nous allons retrouver une bonne partie du mobilier de cette tombe qui ouvre de nouveaux horizons...
En fait, on ignore qui reposait exactement dans cette tombe au riche mobilier pour le moins hétéroclite...
Le B.M. expose deux représentations de femmes : une statue en pied et un buste non identifiés à ce jour.
La statue en pied
Elle est en gypse bruni, "encaustiqué", haute de 89 cm et datée du VIè s. av. J.C. (570-560) Cette femme porte un manteau avec des traces de bleu et de jaune et une bordure en forme de fleurs de lotus. En-dessous, une longue tunique à l'ourlet peint avec une ceinture autrefois dorée. Ses sandales étaient rouges. Une tenue d'ensemble donc très colorée.
Elle tend la main droite dans un geste d'offrande; l'autre main portait ou serrait un objet (une torche peut-être ?)
Notons l'attitude hiératique et retenons le motif décoratif de la fleur de lotus. N'oublions pas que Lucien Bonaparte a appelé cette tombe la tombe d'ISIS : serait-ce par pure fantaisie ?
D'après le commentaire d'un conservateur du B.M., cette statue serait d'influence grecque, phénicienne, proche orientale...et pourquoi pas égyptienne ou tout simplement étrusque ?
Le B.M. grâce à son nouveau site web d'images nous en propose d'autres angles de vision;
.(On aimerait bien, soit dit en passant, que Le musée du Louvre soit aussi généreux !)
Si de face (voir plus haut), le visage encadré de deux paires de rouleaux de cette inconnue est assez disgracieux, la coiffure raffinée qui orne son dos ne laisse pas de nous surprendre : de longues tresses sagement alignées, enserrées avec soin vers le bas.
Elle porte aussi sur le sommet de la tête une sorte de calotte Ce qui est certain c'est qu'elle gagne à être vue de profil ! : les traits sont fins et l'on perçoit mieux son sourire...
Les pieds aux doigts et ongles bien soignés sont chaussés de sandales avec traces de peinture rouge qui seraient loin d'être démodées aujourd'hui ! Mais a-t-elle le pied égyptien ?
La seconde représentation féminine provenant de la tombe d'ISIS n'a pas non plus le type égyptien...
Elle tient sur la main droite un oiseau plaqué or portant sur la tête d'étranges antennes biscornues.
Il n'est pas certain que cet oiseau se trouvait placé là, à l'origine... Il semble rapporté.
Les traits sont rigides, le menton anguleux, les pommettes saillantes, les lèvres serrées.
Un large collier orné enserre tout le cou et la haute ceinture étroitement ajustée à la taille mérite notre attention (voir une photo plus détaillée).
Le style de sa coiffure à tresses ressemble à celui de la femme précédente (en gypse) mais est-ce la même personne ou la même déité ?
L' oiseau perché sur sa main gauche est recouvert d'une feuille d'or et porte des sortes de cornes énigmatiques...Une créature fantastique ? L'oiseau favori de la défunte? L'attribut symbolique d'une déesse ou d'une prêtresse ?
L'oiseau permet d'identifier la déesse ISIS.
Mais voici un document tout à fait surprenant : une photo de la première statue figurant dans un ouvrage devenu rare "Art étrusque" de G.K.Loukomski, éditions Duchartre, Paris, 1930...
C'est elle qui porte l'oiseau ! Pourquoi l'oiseau a-t-il été placé sur la main droite du buste de femme en bronze ? Voilà qui est très intrigant et pour l'heure inexplicable...
Ajoutons un document pour les plus curieux...:
Revenons enfin aux détails ornementaux de la ceinture du buste en bronze :
Sur ces fragments de plaques de bronze rivetés, à motifs repoussés, on distingue une sphinge et deux chariots attelés à deux chevaux; motifs répétés tout autour de la ceinture.
Motifs très finement travaillés au dessin élégant et d'inspiration orientale.
A SUIVRE
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